CHAMPIONS DE FRANCE

Récents champions de France, Rachid Boudchar et Corentin Dupont font la fierté du club de Brebières

lundi 27.06.2011, 05:04- La Voix des Sports

Rachid Boudchar a été sacré champion de France semi-pro de full contact au début du mois.

|  FULL CONTACT |

S'il frappe aussi vite qu'il parle, en alliant décontraction et précision, on comprend mieux

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pourquoi Rachid Boudchar est un combattant redouté sur un ring. Depuis quinze jours, il est aussi champion de France semi-professionnel, un titre acquis à Bordeaux.

Le full contact, ça ne parle pas forcément à grand monde, sauf peut-être ici, à Brebières. En ce mercredi d'entraînement, le petit gymnase communal affiche presque complet, malgré quelques défections dues aux vacances. Une quinzaine d'enfants s'échauffe tranquillement, dans les rires, en travaillant la souplesse. C'est ludique, en musique, bien loin de la violence supposée. Les coups ne sont autorisés à être appuyés qu'à partir de la catégorie seniors et toute frappe sous la ceinture est absolument proscrite par les règlements.

Un peu à l'écart, Rachid Boudchar observe, tranquillement. Le combat, c'est son truc et petit à petit, ça envahit sa vie. L'entraînement, c'est tous les soirs mais, pour varier les plaisirs, un jour, c'est full contact, le lendemain boxe anglaise et le suivant, boxe thaï, la plus violente des trois. Fier d'être champion de France ? Assurément. Pas trop étonné non plus. « J'ai gagné en juniors du premier coup, puis en amateurs, pareil.

 » Cette fois encore, chez les semi-pros, c'est un baptême du feu gagnant.

Le niveau s'est pourtant élevé. le casque est banni et les coups font plus mal. « C'est plus technique, ça demande plus de précision.

 » L'idéal pour ce combattant fin et rapide qui a une arme secrète : l'attaque avec sa jambe avant. « Les autres se servent surtout de l'arrière. Moi, je surprends mes adversaires avec l'avant. » Rachid est invaincu depuis le début de sa carrière, quelle que soit la boxe pratiquée. De quoi attirer les regards des professionnels. « J'ai demandé à mon entourage, il m'a déconseillé de passer déjà pro. L'année prochaine, peut-être. » Quand il raconte sa finale victorieuse des championnats de France, un sourire carnassier éclaire son visage. « J'affrontais un Parisien. J'ai réussi à le toucher à l'arcade. Elle a explosé direct. Le médecin l'a soigné mais j'ai insisté dessus et ça a saigné de nouveau. Au dernier round, je l'ai fini en l'acculant contre les cordes. » Le coup de pied victorieux a un nom qui sonne bien : le coup du marteau. La jambe monte très haut et retombe fort pour percuter l'adversaire. Fatal. Un combat, c'est dix minutes « où je n'ai jamais peur » et environ 150 coups. Intense.

À Brebières, la relève est déjà là. Le jeune Corentin Dupont a été sacré lui aussi, en cadets. Âgé de dix-sept ans et originaire comme Rachid, de Sin-le-Noble, il est venu au combat pour imiter son petit frère. Avant, c'était du foot, lâche-t-il, désabusé. Il n'a pas regretté son choix. Aux France, il a eu chaud. L'arbitre s'est trompé et a désigné son adversaire comme vainqueur en lui levant le bras avant de se raviser et de sacrer Corentin. Que d'émotions ! •

SYLVAIN LIRON